Le Ricard est le nom à la fois d'un spiritueux anisé et d'une boisson facile et satisfaisante qui ne nécessite rien de plus que d'ajouter de l'eau froide à cette liqueur. Pour de nombreux amateurs, c'est un apéritif d'été idéal. Le simple processus de préparation de la boisson est un divertissement en soi. Ajoutez l'eau à l'alcool pâle de couleur camomille et le tour est joué ! Le liquide dans le verre devient rapidement laiteux et nacré.
Cette transformation divertissante a même un nom : la louche. Il fait référence à l'émulsion qui se produit lorsque l'eau se mélange aux huiles du Ricard, ainsi qu'à la perception historique de l'absinthe, la relation la plus historique du pastis, comme sordide et peu recommandable.
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Ce qu’il faut savoir sur le ricard
Pour tous ses champs de fleurs idylliques, ses biscuits à la lavande et ses scènes de Cézanne et de Van Gogh qui prennent vie, la Provence peut être un endroit extrêmement chaud. L'humidité en été culmine régulièrement juste en dessous de la noyade et les Provençaux choisissent judicieusement de ne pas s'enfermer hermétiquement à l'intérieur de la climatisation, mais il existe néanmoins d'excellents moyens de combattre la chaleur. Le principal d'entre eux est de passer le temps dans les cafés, à l'ombre de vieux arbres majestueux avec un verre de Ricard glacé.
Comment servir le Ricard ?
Le Ricard est généralement servi sur de la glace. Lorsqu'il interagit avec l'eau, les huiles de la boisson dérivées de son anis deviennent troubles et donnent un caractère laiteux distinctif. La boisson est ensuite généralement diluée avec plus d'eau glacée à la préférence du buveur. 1:1 donne un rafraîchissement plus concentré et vous procurera à coup sûr, un début de sensation d’ivresse. Ajoutez plus d'eau pour une combustion plus lente.
Le pernod et le Ricard
Certes, leurs recettes sont similaires. Toutefois, Pernod et Ricard ont un profil très différent. Pernod est un jaune presque néon dramatique. Il a l'air mystérieux et presque infâme, bien que son trouble lors de la coulée soit moins dramatique car il passe rapidement du jaune-vert clair au jaune surligneur crayeux. Il convient parfaitement aux cocktails comme le Sazerac, dans lequel il remplace agréablement l'absinthe.
Comment boire son ricard ?
Le Ricard n'est pas fait pour être bu à la va-vite. Même le processus de fabrication de la boisson met en valeur ses tendances langoureuses. Verser dans un grand verre, une partie de pastis pour cinq parties d'eau glacée ; ajoutez de la glace si vous n'êtes pas un puriste. Servir avec un bol de chips salées. Le processus, une dilution consciente, permet de nourrir un Ricard pendant près d'une heure sans avoir l'impression de boire de la glace fondue teintée d'alcool. Beaucoup de temps pour jouer à la pétanque, plonger dans l'histoire personnelle d'un nouvel amant, ouvrir un autre sac de chips, ou simplement prendre note de la façon dont le soleil se déplace lentement tout au long d'un après-midi.
La saveur de l'anis et de la réglisse, du fenouil et de la coriandre et de nombreuses autres herbes est présente mais lorsqu'elle est versée dans les bonnes proportions et dans les bonnes bouteilles, il parre sur votre palais comme un baiser français prolongé.
Les principales saveurs qui ont tendance à composer une bouteille à savoir, l’anis étoilé, anis réglisse et le fenouil, contiennent un petit composé aromatique, organique et huileux appelé anéthol. Il est soluble (c'est-à-dire se dissout) dans l'alcool, mais pas tellement dans l'eau.
À 40% à 45% ABV, une bouteille de Ricard a suffisamment d'alcool pour dissoudre l'anéthol et rendre la boisson transparente (ou légèrement jaune selon la marque). Au fur et à mesure que de l'eau est ajoutée, les molécules d'alcool et d'eau se lient et poussent l'anéthol pour former une armée de minuscules gouttelettes d'huile qui réfléchissent et diffusent la lumière, transformant le liquide autrefois clair en une brume trouble et élégante. Cet effet s'appelle louche et il est aussi magique que cela en a l'air.
Le Pastis de Marseille
Ricard produit le Pastis de Marseille en France depuis 1932 lorsque Paul Ricard a créé la liqueur en remplacement de l'absinthe. Désormais produit par Pernod-Ricard, ce pastis français a une saveur complexe grâce à l'anis étoilé et à la réglisse asiatiques ainsi qu'aux herbes provençales d'origine locale. Après macération et distillation, l'alcool Ricard obtenu est à la fois terreux et onctueux.
Également produit en France, Monin Orgeat est un sirop premium infusé d'amandes et de sucre. La saveur douce et de noisette du sirop blanc opaque offre un contrepoids agréable au caractère herbacé du pastis.
En France, il existe plusieurs marques sur le marché mais seuls l'original Ricard et un peu plus tard Pernod sont synonymes de la boisson à travers le monde et ont une histoire imbriquée assez intéressante. Ils sont également maintenant produits par la même société, Pernod Ricard, qui a succédé à une société plus ancienne, Pernod Fils, un important producteur d'absinthe authentique du vieux monde avant son interdiction.
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Un passé émeraude à une finition argentée
Au tournant des années 1900, les campagnes visant à interdire la distribution et la vente d'absinthe se sont généralisées. La prémisse reposait sur les dangers perçus de l'ingrédient le plus célèbre de l'absinthe : l'absinthe qui contient la thuyone chimique, autrefois considérée à la fois comme un hallucinogène et très addictive.
La popularité de l'absinthe parmi les bohèmes « modernes » Baudelaire, Picasso, Van Gogh et bien d'autres a également joué un rôle non négligeable dans la criminalisation éventuelle de la boisson par les prohibitionnistes et les conservateurs. Dans les années 1920, l'absinthe avait pratiquement disparu du marché, laissant dans son sillage la possibilité de développer un esprit anisé moins radical. C’est ainsi que le cousin plus doux et plus sucré de l'absinthe est apparu, le Ricard.
Le succès de Ricard
La popularité du Ricard a commencé avec l'aide d'un jeune homme nommé Paul Ricard. Avant le développement de sa marque Pernod Ricard, des liqueurs similaires étaient disponibles dans les bars et souvent fabriquées en interne. La commercialisation du pastis répond à un besoin sur les marchés européens d'un substitut d'absinthe cohérent et fiable, et Ricard Pastis a rapidement connu le succès.
Plus de huit décennies après son introduction sur le marché, Ricard Pastis reste une marque patrimoniale qui est un incontournable de nombreux après-dîners en Provence et au-delà. Contrairement à son prédécesseur tant décrié, le pastis ne porte aucune des notes sournoises attribuées à l'absinthe. Alors qu'Ernest Hemingway aurait concocté un cocktail au pastis appelé "Death in the Afternoon", ce titre en dit probablement plus sur Hemingway que sur le pastis, car les tons plus sombres de la boisson semblent s'arrêter là.
Ricard et les boissons méditerranéennes
Le pastis n'est qu'une autre branche d'une ancienne famille de boissons méditerranéennes. Les alcools et liqueurs à l'anis sont aussi anciens que la distillation, et la plupart des pays méditerranéens ont leurs propres variantes. L'Espagne a ojen et pacharán (une version pastis du gin à la prunelle) ; l'Italie à la sambuca ; la Turquie a du raki ; la Grèce à l'ouzo; et l'Afrique du Nord a l'arak.
Grâce aux Espagnols, on trouve même des liqueurs anisées en Amérique latine. Au Pérou, en Colombie et en Équateur, vous verrez autant de personnes boire de l'aguardiente anisé que du pisco ou du rhum. Le pastis se distingue cependant par sa complexité à base de plantes, les autres boissons de la famille étant beaucoup plus axées sur l'anis.
